Conditions de logement

Bruxelles, le 18 juin 1849
Monsieur,
Pardonnez-moi la liberté que je prends de vous adresser cette lettre en espérant d'obtenir quelques consolations dans notre triste position en logement ; vous savez, Monsieur, que nous sommes logés très petitement, cela est bien triste surtout en cas de maladie. Mon garçon couche avec ses sœurs jusqu'à vers 12 heures ; alors je lui change pour pouvoir prendre sa place et je le met [sic] dans un lit qu'il a depuis l'âge de trois ans ; vous sentez, Monsieur, combien il doit être peu à son aise et je ne trouve pas de place à pouvoir y mettre un deuxième lit assez convenable.
J'ai aussi à vous demander si je ne pourrais pas avoir mes deux

places blanchies car notre chambre à coucher a été blanchie une fois depuis dix ans. Vous pensez bien, Monsieur, comme cela doit être malsain et mal propre car il y fait très-humide : pendant l'hiver l'eau coule en bas des murailles, le plâtre y est tombé tout autour ; et il y sent très-moisi ; je crois que c'est cela la cause que nous sommes très-souvent malade [sic], car vraiment mes enfants souffrent des bras et des jambes comme quelqu'un remplis de rématismes [rhumatismes] ; en vous priant Monsieur, de vouloir prendre ma demande dans votre attention. Je vous en serez [sic] très reconnaissante.
Je reste votre très dévouée servante.
Veuve Héro

[enveloppe]
Monsieur
Monsieur Quetelet

Date: 
Lundi, 18 juin, 1849 - 00:00
Écrit par: 
Marie Catherine Charlotte Frans, veuve Héro, concierge de l’Observatoire
Adressé à: 
A. Quetelet
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