Renonce à une offre d'emploi à l'observatoire

Gand, le 21 octobre 1849
Monsieur Quetelet,
Je regrette qu'il vous soit impossible de m'accorder un délai pour prendre une décision relativement à la proposition que vous m'avez fait l'honneur de m'adresser de venir travailler sous vos auspices.
Je comprends néanmoins fort bien que la marche de vos travaux exige que la place vacante à l'Observatoire soit remplie le plus promptement possible, et je ne m'étonne pas que lorsqu'un jeune homme présentant sous tous les rapports des garanties de capacité s'engage à vous fournir immédiatement son travail, vous désiriez fixer votre choix le plus promptement possible et je vous suis même très reconnaissant de vouloir bien encore m'accorder la préférence.

Quoique je n'aie rien appris de certain sur la position qui m'est réservée, comme il y a cependant plusieurs personnes influentes, qui m'ont fait espérer que la place ouverte à l'Université de Gand me serait accordée, je me suis décidé à courir cette chance, et à sortir d'indécision à votre égard en renonçant à celle que vous avez bien voulu m'offrir.

Je vous ai dit, Monsieur Quetelet, quels sont les

motifs pour lesquels j'accorderais la préférence à des fonctions qui auraient leur siège à Gand, plutôt que partout ailleurs, ce sont des considérations d'économie, ce que je désire le plus aujourd'hui, c'est de réclamer le moins possible de sacrifices à mes parens : si ces derniers avaient leur domicile à Bruxelles, j'eusse immédiatement accepté votre offre sans la moindre hésitation, j'eusse été très satisfait de ma position et fort honoré de travailler sous votre patronage.

Agréez, Monsieur Quetelet, avec l'expression de ma gratitude pour ce que vous êtes montré disposé à faire pour moi, l'hommage de mon profond respect.

Votre très humble serviteur,

[signé] H. Stockman

Date: 
Dimanche, 21 octobre, 1849 - 00:00
Écrit par: 
Henri Stockman, sous-ingénieur des Ponts et Chaussées, (futur) aide à l’Observatoire
Adressé à: 
A. Quetelet
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