Calomnies, demande de caution morale

Bruxelles, le 1er Xbre 1849
Monsieur,
Un de mes amis qui fait partie de la Société de l’Union du crédit m’ayant présenté à cette société, j’y ai été, de la part d’un banquier actuellement en sursis et avec qui j’ai eu dans le tems des discussions d’intérêt, l’objet d’allégations pouvant porter atteinte à ma réputation et à mon crédit. Je ne puis les réfuter que par les attestations contraires de personnes d’un caractère tellement honorable que leur témoignage ne puisse être suspecté ; c’est à ce titre et parce que vous me connaissez depuis longtems que je prends la liberté de faire appel à votre obligeance pour avoir une déclaration favorable à mon honneur et à ma considération. J’ai la conscience d’avoir toujours marché juste et droit ; ni dans mes relations privées, ni dans mes relations commerciales, personne n’a à me reprocher un acte quelconque que l’on puisse reprendre mais on peut dénaturer des faits et c’est ce qui a lieu dans cette circonstance par esprit d’une basse vengeance. Malheureusement, ces renseignements sont donnés à titre officieux et secret, ils me sont communiqués de la même manière et je ne puis recourir directement à celui qui me calomnie.
Je dois voir Mr EMERIQUE qui est président de cette société, aujourd’hui à onze heures ; il me serait bien agréable de pouvoir mettre votre témoignage sous ses yeux.
Espérant que vous ne me refuserez pas, je vous prie, Monsieur, d’agréer les nouvelles assurances de mes sentiments tout dévoués.
[signé] A. Beaulieu

[enveloppe]
Monsieur
Monsieur Quetelet
Directeur de l’Observatoire royal
Bruxelles
[trace de cachet de cire]

Date: 
Samedi, 1 décembre, 1849 - 00:00
Écrit par: 
Arsène Beaulieu, mécanicien
Adressé à: 
Adolphe Quetelet
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