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Gand, le 18 mars 1850
Mon cher Collègue,
Vous avez daigné me promettre votre appui auprès de Mr votre frère, consul général à Alger, pour me procurer, autant qu’il lui en sera possible, une Bucarde, qui se trouve dans le voisinage de sa résidence et sur un point que quelques pêcheurs connaissent, surtout un vieux. Étranger peut-être aux sciences naturelles, il ne saurait distinguer par une simple description l’objet dont il s’agit : je lui facilite le moyen de le reconnaître par un dessin ci-joint [absent]. Il me serait très agréable si vous le priiez de faire recueillir sur quelques points de la côte des débris de coquilles que la mer rejette. Ces détritus renferment quelquefois des espèces nouvelles ou rares ; il en est de même de ce que la drague de quelques pêcheurs rapporte. Je lui dédierai la première espèce nouvelle qu’il m’enverra dans ce ramassis et lui tiendrai compte (à vous) des
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dépenses que ces objets lui occasionneront. Je ne l’engage pas à s’occuper de coquilles terrestres ; l’Algérie ne paraît rien présenter d’intéressant : il n’y aurait que les fontaines et les ruisseaux qui pourraient offrir de petites espèces nouvelles ou peu connues. Dans un envoi de ce genre fait de Tunis par le consul général des Pays-Bas, j’ai trouvé une espèce nouvelle que je lui ai dédiée.
Veuillez, mon cher Collègue, me pardonner mes importunités et croire aux sentimens affectueux de
Votre très dévoué collègue,
[signé] P. Van Beneden
PS. Chacune de ces bucardes peut être payée cinq ou six francs ; je n’en désire pas plus de quatre.
[Le consul général de Belgique à Alger est, depuis le 20 février 1848, Joseph DEROTE (Almanach Tarlier, 1851, p. 28 ; Biographie nationale, tome 34, 1967, col. 209)]