Collection d’instruments, transferts du Musée de Bruxelles à l’Observatoire

[ceci est la minute de la réponse de Quetelet aux lettres du ministre de l'Intérieur des 6 janvier et 25 février 1851]

[À] M. le Ministre de l’Intérieur

Bruxelles, le 1 mars 1851

Monsieur le Ministre,

Conformément au désir exprimé dans votre lettre du 6 janvier et du 25 février dernier, n° 232/5319, 5e division, j’ai eu l’honneur de me mettre en rapport avec la commission administrative du Musée, au sujet des instruments qui pourraient être utilisés par les jeunes savants désireux de s’appliquer aux sciences d’observation.

J’ai trouvé chez MM. les membres de la commission un désir bien naturel, et que je partage entièrement, de ne pas voir démembrer un musée dont la valeur réside moins dans la bonté et la précision des instruments que dans son assemblage considéré au point de vue historique. Nous nous sommes donc accordés facilement sur ce point que s’il y avait lieu à un déplacement d’instruments, le choix ne devait tomber que sur des doubles et de manière à ne pas laisser de lacunes.

Cela posé, il me semble qu’on pourrait déposer à l’Observatoire, pour la collection que le gouvernement a l’intention de former :
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1° le n° 35 ou le n° 36 du catalogue du Musée, un étui mathématique
2° le n° 37 ou 38, autre étui mathématique
3° un ou deux des graphomètres n° 152 à 161
4° un ou deux octants ou sextants n° 170 à 178
5° un ou deux niveaux n° 181 à 202
6° un horizon artificiel n° 218 à 221
7° deux microscopes composés n° 1450 à 1475
8° deux ou trois lunettes achromatiques n° 1497 à 1514

Tels sont les objets dont on pourrait disposer, je crois, sans nuire à la collection du Musée. Je me suis demandé du reste si le transport à l’Observatoire était bien nécessaire ; j’aurais désiré pouvoir résoudre la question négativement, mais il importe de connaître le fort et le faible d’un instrument, et que celui qui doit en disposer dans l’intérêt de la science, lui ait fait subir des épreuves préalables.

Au reste la mesure mentionnée dans votre lettre du 25 février remédie à tout puisque les instruments seraient réintégrés dans le Musée au cas où la collection projetée viendrait à être supprimée plus tard.

Agréez

Le Direct. de l’Obs.