Fabrication d'électromètres, Antonio Schembri

[note de Quetelet au crayon ] Juillet 1852
Monsieur,
Je n'ai pas été sans m'occuper des électromètres ; j'en ai six en fabrication et, en outre, je fais des essais pour arriver à un isolement plus parfait. C’est parce que je n'ai pu encore parvenir au point que je voudrais atteindre, que j'ai différé jusqu'ici l'envoi d'un instrument, en attendant les deux autres. En tous cas, je ne prolongerai plus ce délai au-delà des derniers jours de la semaine prochaine.

Je ne sais, du reste, si ce n'est pas vouloir l'impossible que de chercher à obtenir un isolement inaltérable. Il me paraît qu'il doit en être d'un électromètre comme d'une machine électrique qui a besoin d'être parfaitement séchée et même chauffée à chaque fois que l'on s'en sert. Lorsque les électromètres sont faits récemment, ils gardent très bien l'électricité et ce n'est

qu'au bout d'un certain tems que les pertes ont lieu par le bourlet [sic] de gomme-laque et le verre formant la cage de l'instrument. J'ai éprouvé qu'en séchant bien le verre et chauffant fortement le bourlet [sic], on remet l'appareil dans de bonnes conditions, mais seulement momentanément, de sorte qu'il faudrait faire cette opération fréquemment.

J'ai appris que Mr SCHEMBRI est à Bruxelles, je suis allé à l'Hôtel de France pour le voir, mais n'ai pu encore réussir à le trouver. Si, comme je n'en doute pas, il va vous faire visite, oserais-je vous prier de lui parler de l'envoi que je lui ai fait ?

Je lui ai donné avis de l'envoi et remis facture le 26 janvier dernier, mais les comparaisons ayant exigé plus de tems

que je ne croyais, l'expédition n'a eu lieu que le 16 février, par la voie de Marseille ainsi que cela avait été prescrit.

Ma facture se monte à 200 frs.

Veuillez, Monsieur, agréer les assurances de mes sentiments les plus dévoués.
[signé] A. Beaulieu
Ce 10 juillet 1852

Date: 
Samedi, 10 juillet, 1852 - 00:00
Écrit par: 
Arsène Beaulieu, aide-mécanicien à l’Observatoire
Adressé à: 
A. Quetelet
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