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À Monsieur Quetelet, Directeur de l'Observatoire
Bruxelles, le 3 mars 1855
Monsieur et Cher Directeur,
Des affaires d'intérêt, dont le règlement est urgent, m'obligeant à faire une absence le 21 de ce mois, je viens vous informer de cette nécessité et vous prier en même temps de vouloir bien m'autoriser à prolonger cette absence pendant six semaines.
Le grand air et un régime fortifiant sont, de l'avis de plusieurs médecins, indispensables au rétablissement de ma santé depuis longtemps compromise par les travaux pénibles de l'Observatoire. La perte récente de ma mère et d'autres causes sont venu [sic] y porter un dernier coup. Je ne doute nullement, d'après les témoignages de bienveillance que vous avez bien
voulu me donner, que vous soyez disposé à appuyer la demande que je suis forcé, je pense, d'après le règlement, d'adresser à cette occasion à Monsieur le Ministre de l'Intérieur.
Pour que je conserve l'intégralité de mon traitement, il suffira en effet, Monsieur et Cher Directeur, de faire remarquer à ce haut fonctionnaire (ainsi que vous avez eu d'ailleurs la bonté de le faire plusieurs fois) que depuis dix-huit ans, je n'ai pas cessé de consacrer à l'Observatoire tous mes soins, toutes mes forces, et que j'y ai joui d'un traitement à peine égal à celui d'un artisan.
Agréez, Monsieur et Cher Directeur, la nouvelle assurance de mon vif et respectueux dévouement.
Votre Aide,
[signé] Bouvy