Financement des piliers de soutien des instruments

Bruxelles, le 26 mai 1855
Monsieur le Ministre,
J’ai pris connaissance de votre lettre du 27 de ce mois n° 1836/7725, 5e division, ainsi que de la lettre de M[onsieur] le Ministre des Travaux publics qui y était jointe.
Je pense qu’on ne peut admettre, sous aucun rapport, que des constructions en maçonnerie et les piliers destinés à porter les collimateurs et le cercle vertical sont des accessoires de ces instruments. Cette manière de voir est contraire à tous les antécédents de l’Observatoire et contraire à ce qui se passe partout ailleurs.
Quand le bâtiment appartenait à la Ville, c’est Bruxelles qui a fait construire les piliers qui portent le cercle mural, la lunette méridienne, la pendule astronomique, l’équatorial, &a.
Plus tard, c’est le Ministère des Travaux publics qui a fait construire le pilier en maçonnerie qu’il faut exhausser aujourd’hui pour y placer le cercle vertical.
Le Ministère de l’Intérieur n’a jamais eu à s’occuper que des pieds mobiles des instruments. Si la manière de voir de M[onsieur] le Ministre des Travaux publics pouvait être admise, le budget ordinaire de l’Observatoire serait plus insuffisant que jamais.
Quoiqu’il en soit, si M[onsieur] le Ministre des Travaux publics persiste dans sa manière de voir son refus, je considère l’état actuel des choses comme exceptionnel et je crois qu’il faut agir d’urgence ; les frais de construction seraient donc portés aux frais [sic] de l’Observatoire, si l’établissement peut y suffire. J’ose espérer du moins que M[onsieur] l’ingénieur des Ponts et Chaussées qui a déjà étudié la question, ne refusera pas ses bons offices et que toutes les constructions pourront être faites par ses soins et d’après ses devis. Ces dispositions auraient le double avantage d’une économie de temps et d’argent.
Je prierais avant tout crois devoir insister surtout pour que les travaux puissent être faits d’urgence et le plus promptement possible ; afin que

je puisse au moins faire servir les instruments à leur destination et que je ne retarde pas davantage les travaux astronom[iques] à faire avec la France et l’Angleterre.
Agréez, &a