Vérification des chronomètres de la Marine

[À] Monsieur Lahure, Directeur général de la Marine, &a
Bruxelles, le 22 juin 1855
Monsieur le Directeur,
Par votre lettre du 20 de ce mois, n° 96, vous me faites l’honneur de me demander s’il se trouve actuellement à Anvers une personne munie des instruments nécessaires pour vérifier ceux des navires de commerce.
Je regrette de devoir vous répondre négativement : malgré les nombreuses démarches que j’ai faites à ce sujet, non seulement il n’existe pas à Anvers d’instruments météorologiques pour faciliter les comparaisons, mais on n’a pas même rétabli le petit observatoire qui servait à régler les chronomètres de la Marine. Cet état de choses est vraiment déplorable ; des capitaines de vaisseau ont dû venir à Bruxelles avec leurs instruments pour en faire la comparaison avec ceux de l’Observatoire.
Il avait été question de créer dans ce dernier établissement un bureau météorologique
en conséquence des décisions de la Conférence maritime tenue à Bruxelles en 1853, mais rien n’a été décidé jusqu’à présent. Vous pouvez voir, à la page première de la brochure ci-jointe qui vient d’être publiée, que l’organisation pour tout ce qui concerne la climatologie de notre royaume reste encore à faire.
Je me propose de renouveler mes instances auprès de M[onsieur] le Ministre de l’Intérieur.
Veuillez, dans l’intérêt de la science, faire, de votre côté, quelques démarches dans le même sens.
Agréez, Monsieur le Directeur, les assurances de mes sentiments les plus distingués et les plus affectueux.
Le Directeur de l’Observatoire