Demande d'indemnité en faveur de Louis Désiré Grégoire, aide observateur

Bruxelles, le 22 janvier 1857
[note en marge] renvoi de la lettre de M. GRÉGOIRE
Monsieur le Ministre,
Par votre missive en date du 20 janvier n° 3614/68, 5e division, 1ère section, vous me faites l'honneur de me communiquer une lettre du Sr GRÉGOIRE, au sujet d'une indemnité qu'il réclame ; vous me faites observer en même temps, que votre Département n'est intervenu dans aucune des dispositions prises concernant la position de M. GRÉGOIRE.
Voici, Mr le Ministre, ce qui a eu lieu.
En 1844, M. BEAULIEU me demanda à être remplacé, dans sa part très circonscrite des observations astronomiques, par M. GRÉGOIRE, sauf un arrangement à prendre entre eux, arrangement auquel je restai entièrement étranger pour la partie pécuniaire, mais que j'acceptai néanmoins après en avoir donné connaissance à votre prédécesseur.
Quand M. BEAULIEU se retira à la fin de 1853, je proposai pour le remplacer M. BLANPAIN en demandant que celui-ci partageât son traitement d'aide entre lui et Mr GRÉGOIRE.
M. Le Ministre votre prédécesseur me fit à cet égard des observations dont j'appréciai facilement la justesse ; et Mr BLANPAIN fut nommé au traitement de 1 200 francs (celui qu'avait M. BEAULIEU). Il s'arrangea avec Mr GRÉGOIRE et les choses prirent leur cours ordinaire. Mr BLANPAIN devait cependant rentrer dans sa position entière dès qu'il aurait pris l'usage des instruments.
Les occupations de Mr GRÉGOIRE, employé au Ministère des Finances, se bornent uniquement à venir deux fois par semaine et à observer aux deux instruments méridiens, pendant l'espace de trois heures de la soirée.
M. BLANPAIN, dégoutté peut-être par la faiblesse de son traitement, me quitta à la fin de l'année dernière et je dus chercher un autre aide mécanicien. J'ai pris cette fois un des meilleurs ouvriers de M. BEAULIEU, jeune homme que je crois intelligent et adroit dans le maniement des instruments ; celui-ci n'a consenti à rentrer à l'Observatoire qu'en recevant l'ancien
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traitement intégral de M. BEAULIEU ou d'aide mécanicien déterminé par le règlement de l'Observatoire, ce qui forme à peine la compensation de ce qu'il recevait précédemment.
J'ai fait cependant observer à M. BAUDELET, par égard pour l'ancien suppléant à l'aide mécanicien, [que] je ne pouvais lui promettre la place intégrale qu'après quatre mois ; j'ai ajouté que le traitement de ces quatre mois resterait réparti entre Mr GRÉGOIRE et lui ; et que j'aurais l'honneur de vous écrire pour vous prier de suppléer à ce qui manquerait à la retenue du traitement pendant les 2 premiers mois. C'est ce que j'ai fait.
Tel est, M. Le Ministre, l'état des choses que j'ai jugé le plus équitable pour indemniser Mr GRÉGOIRE, qui légalement n'aurait, j'en conviens avec vous, aucun droit à une indemnité de la part du gouvernement.
J'ose espérer, Mr Le Ministre, que vous ne verrez dans les arrangements que je vous ai proposés et dans les divers subsides que j'ai fait obtenir précédemment à M. GRÉGOIRE qu'un désir très vif de lui être utile. Je ne m'arrêterai donc pas aux reproches qu'il m'adresse aujourd'hui comme si je lui fesais [sic] perdre une position acquise, tandis que dans l'instant même je vous demande encore pour lui un subside auquel il n'a aucun droit. Au reste, Monsieur Le Ministre, si, outre ce que je propose, vous trouviez convenable de lui accorder encore une indemnité plus forte, j'y applaudirais volontiers.
Agréez, &a

Date: 
Mardi, 22 janvier, 1856 - 00:00
Écrit par: 
A. Quetelet
Adressé à: 
P. De Decker, ministre de l'Intérieur
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