Demande d’indemnités en faveur de Philippe Bernard, philologue

Bruxelles, le 19 février 1842

M. le Ministre,

M. le Dr BERNARD qui m’a été adjoint pour l’Académie pour m’aider dans mes travaux, m’a communiqué une lettre qu’il a eu l’honneur de vous adresser en date du 3 de ce mois.

Par cette lettre, M. BERNARD vous parle du projet qu’il a de composer un grand travail sur les manuscrits grecs de la Bibliothèque royale et il exprime en même temps le désir de voir attacher des émolumens à ces nouvelles occupations.

Permettez-moi, Mr le Ministre, d’appuyer la demande de M. BERNARD, dans l’intérêt des lettres, de l’Académie et, j’oserais dire, de la justice. Ce savant littérateur a occupé une place assez élevée dans l’enseignement et dans ce moment il ne reçoit de l’Académie pour indemnités de ses travaux que la modique somme de 1 000 francs. Il en résulte qu’avec ces faibles ressources il se trouve dans l’impossibilité d’élever sa nombreuse famille et de se livrer avec quelque suite aux travaux utiles qu’il a entrepris utiles recherches [qu’il a entreprises].

Dans la vue d’améliorer son état, il a dû entreprendre de [mot illisible et barré] l’éducation des travaux étrangers à ses goûts et à ses études et qui, en l’éloignant souvent de Bruxelles, me privent des services qu’il pourrait me rendre.

Je crois, Monsieur le Ministre, qu’en vous montrant favorable aux demandes de M. BERNARD, vous rendriez un vrai service aux lettres en même temps que vous faciliteriez l’exploitation des trésors que renferme notre bibliothèque encore trop peu connue.

[NB : sur le bas de la page, note de Quetelet écrite à l’envers de cette lettre :]
1186. Grêle de pierres à Mons, le 30 juin. Le poids de ces pierres excédait une livre.
[Cette mention apparaît dans une notice de Quetelet intitulée « Nouveau catalogue des principales apparitions d’étoiles filantes », Nouveaux mémoires de l'Académie royale des Sciences et Belles-Lettres de Bruxelles, XV, 1842, p. 33]