N° 15114 de Dépt. 15e Série
Ministère de l’Intérieur
6e Division
N° 2176
N.B. On est prié de rappeler, dans la réponse, le chiffre de la Division, ainsi que le N° d’enregistrement.
1 Annexe
À Monsieur Quetelet, Directeur de l’Observatoire royal de Bruxelles
Bruxelles, le 13 juin 1844
Monsieur le Directeur,
J’ai l’honneur de vous communiquer une copie de la lettre que je viens de recevoir de Monsieur le Ministre de la Guerre au sujet de Monsieur LIAGRE.
Je regrette que les démarches que j’ai faites en faveur de cet officier, n’aient pas obtenu un meilleur résultat, mais je ne puis pas méconnaître la réalité des motifs sur lesquels se fonde la décision de Monsieur le Ministre de la Guerre.
Du reste, Monsieur le Directeur, eu égard à vos
demandes réitérées, je consens à accorder à Monsieur LIAGRE une indemnité extraordinaire, égale à celle qui a été allouée à Messieurs MAILLY et BEAULIEU.
Je crois toutefois devoir faire la réserve expresse, que cette mesure ne préjuge rien pour l’avenir.
Le Ministre de l’Intérieur,
[signé] Nothomb
En sa qualité de répétiteur d’astronomie et de géodésie à l’École militaire, M. LIAGRE y aurait droit à une indemnité annuelle de 800 fr. Seul parmi tous les officiers attachés à cet établissement, il ne touche de ce chef aucune indemnité, et cette exception à son égard a été posée en considération des fonctions qu’il remplit à l’Observatoire.
Est-il juste d’arguer d’un autre côté de sa position à l’École militaire pour refuser d’améliorer sa position à l’Observatoire ?
(NB) : D’ailleurs, les fonctions de répétiteur d’astronomie, remplies par un aide de l’Observatoire, ne doivent pas être considérées comme cumul, et le temps qu’il y consacre n’est pas entièrement perdu pour cet établissement.
Ministère de la Guerre
2ème Division (Pers[onnel])
N°25/17
Réponse au N° 2316 du 4 mai 1844
[À] Monsieur le Ministre de l’Intérieur
Bruxelles, le 24 mai 1844,
Monsieur le Ministre,
Lorsqu’une disposition minist[éri]elle attacha le Lieutenant du Génie LIAGRE, comme répétiteur d’astronomie à l’École militaire, l’unique pensée qui présida à cette mesure fut de permettre que cet officier coopérât aux travaux de l’Observatoire selon les convenances du Directeur de cet établissement qui, pour l’obtenir, fit les démarches les plus actives et lui confia dès lors un travail qui l’absorba presqu’exclusivement.
Si le Lieutenant LIAGRE ne touche pas à l’École militaire l’indemnité de 1/3 de son traitement comme les répétiteurs effectifs, c’est que sa besogne principale est réellement à l’Observatoire, où il est indemnisé et que le
Département de la Guerre ne peut rémunérer extraordinairement un officier dont les services à l’École, quoique appréciés comme il convient, sous le rapport scientifique, ne comportent pas une utilité assez immédiate ni une dépense de travail et de temps assez convenable pour que, sans les circonstances mentionnées ci-dessus, il eût été question de l’appeler à l’emploi de répétiteur.
En conséquence, Monsieur le Ministre, je regrette de devoir vous informer que je puis présenter à la sanction Royale un projet d’arrêté pour faire accorder au Lieutt LIAGRE une indemnité qui grèverait à tort le budget de mon Département.
Le Ministre de la Guerre,
(signé) Dupont