Acquisition d’un chronomètre pour le Dépôt de la Guerre

Londres, 1845, Octbr. 9
Monsieur le Professeur Quetelet !
Mon très cher Monsieur !
J’ai reçu ce matin la lettre dont Vous m’avez honoré, et je ne veux pas perdre du tems pour Vous donner une explication à l’égard de la lettre de Monsieur le Directeur du Dépôt de la Guerre. Un jour après que je Vous avais envoyé ma lettre, je recevais une écrite en Anglais de Mr. le Lieu[tenan]t-Colonel NERENBURGER, du mois de sep[tembre], mais sans date. Comme je n’étais plus à Bristol, on l’envoya par erreur à Londres à Upper John Str[eet], Fitzroy Square, où je restai provisoirement, et là on la garda un jour par négligence, mais enfin elle m’était remise enveloppée en trois couverts [sic]. Mr. le Lieutt-Colonel me demande seulement, si dans le cas qu’il serait incliné de traiter avec moi sur l’achat de mon chro[nomètre] pour le Département qui est sous sa direction, si dans ce cas, il pouvait expecter une réduction sur le prix primitif de 50 £. Sterling. Voici un extrait de ma réponse : « As regards the Chrotr N° 874, I told Mr. QUETELET last year, that its price would be £ 50, but that rather, than giving him the trouble of sending it back, I would sell it for £ 45, but as the flattering result of a 12 month’s trial at the Royal Obervatory of Brussels, under the personal Inspection and Observations

of Director QUETELET, has proved it to be, what it was intended for: “a real good Instrument” and consequently: “buying it, would be not running any risk, I fancy the original price of £ 50 would not be too much, however if it should be deemed an objection, I would be satisfied with £ 45 as stated last year, hoping at the same time, it may be an inducement to further Orders on the part of your most respected Government” etc. etc.
Voilà, Monsieur, comme l’affaire restait jusqu’au là, mais comme Votre lettre me donne l’assurance de l’intention de Mr. le Ministre de la Guerre, de faire l’acquisition du Chro[nomètre], je suppose je peux regarder l’affaire comme décidée, et je Vous rends grâce pour tout ce que Vous avez eu la bonté de faire dans mon intérêt, et si ce n’était pas la peur de Vous offenser, j’oserai Vous prier de bien vouloir accepter les cinq Livres Sterling, pas comme une récompense mais pour Vous donner une petite preuve que je sens bien combien je Vous dois, combien de la peine Vous Vous êtes donné pour moi, et comme il ne me reste à présent – étant si loin de Vous – aucun autre moyen pour Vous témoigner ma reconnaissance.

En Vous assurant, Monsieur, que je suis bien loin de vouloir Vous offrir une insulte et espérant que Vous voulez bien pardonner cette supplique, j’ai l’honneur d’être, avec la plus haute considération,
mon très cher Monsieur
Votre très obéissant et dévoué serviteur,
[signé] H. Von Dieck
N° 6 Thravie’s Inn, Holborn
London

[enveloppe]
Monsieur,
Monsieur le Professeur Quetelet, Chevalier etc. etc.
Directeur de l’Observatoire Royal à Bruxelles
Prepaid
[plusieurs cachets postaux, dont] Bruxelles – 10 oct.
[cachet de cire]

Date: 
Jeudi, 9 octobre, 1845 - 00:00
Écrit par: 
Henrich Von Dieck, horloger-mécanicien
Adressé à: 
A. Quetelet
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