Nomination de Jean-Charles Houzeau à l’Observatoire

13 juillet 1846
Monsieur le Ministre,
J’ai le regret de devoir vous annoncer que M. HOUZEAU à qui j’ai communiqué votre arrêté du 3 de ce mois qui le nomme aide surnuméraire à l’Observatoire avec une indemnité de 1 200 francs n’accepte point la position que lui fait cet arrêté.
M. HOUZEAU m’a dit qu’il n’avait accepté la place d’aide à l’Observatoire que sous la condition d’être assimilé à Mr BOUVY pour le rang et le traitement. J’avoue que cette assimilation entrait dans ma pensée, en prenant avec lui les premiers arrangemens que j’ai eu l’honneur de vous soumettre. Seulement j’ai oublié de vous faire observer dans ma lettre à ce sujet que la fonction désignation d’aide surnuméraire n’avait été employée à l’égard de M. LIAGRE auquel M. HOUZEAU succéderait, que parce qu’il était capitaine en service du génie et ne pouvait ainsi occuper qu’une position exceptionnelle à l’Observatoire.
Or c’est contre cette position exceptionnelle que réclame M. HOUZEAU bien plus encore que contre la suppression de 200 francs du traitement.
En vous renvoyant l’arrêté du 3 juillet, je viens vous prier, Monsieur le Ministre, de vouloir bien d’une manière ou d’autre donner une prompte solution à cette affaire. M. MAILLY sera absent jusqu’à la fin de ce mois, M. BOUVY est malade, M. LIAGRE fait son service à l’Ecole Militaire, il ne me reste donc que M. GRÉGOIRE, le remplaçant de M. BEAULIEU, pour faire le service de l’observatoire, c'est-à-dire pour observer nuit et jour d’une manière continue, de deux en deux heures ; vous concevrez que cette position n’est pas tenable ; et qu’avec toute la bonne volonté possible et la santé la plus robuste, il me serait impossible de mener de front mes travaux pour l’Observatoire,

pour l’Académie et des nombreuses commissions dont je fais partie. Si votre décision se fesait [sic] attendre, je me trouverais dans la pénible nécessité de suspendre tous ces travaux.
L’admission même de M. HOUZEAU
Je dois ajouter aussi
Quant aux observations magnétiques horaires faites en correspondance avec les savants anglais et russes, la continuation dépendra de la nomination coopération de M. HOUZEAU. Je ne me dissimule pas combien l’espèce de dépendance dans laquelle je me trouve est pénible, mais je n’en suis point cause. Je n’ai cessé de répéter qu’il est nécessaire de former des observateurs

Date: 
Lundi, 13 juillet, 1846 - 00:00
Écrit par: 
A. Quetelet
Adressé à: 
B. de Theux, ministre de l'Intérieur
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