Nomination de Jean-Charles Houzeau, manque de personnel

Bruxelles, le 20 août 1846
Monsieur le Ministre,
J’ai eu l’honneur de vous adresser officiellement deux lettres au sujet des difficultés dans lesquelles je me trouve à l’Observatoire, par le départ d’un de mes aides. Vos nombreux travaux vous les ont probablement fait perdre de vue, permettez-moi cependant, M. le Ministre, de vous en parler encore.
J’ai commencé de grands travaux de concert avec les observatoires étrangers et j’ai lieu de croire qu’ils feront quelqu’honneur à la Belgique. Ces travaux, je suis à la veille de devoir les abandonner, si vous ne m’accordez l’aide qui me manque. J’ai eu l’honneur de vous proposer M. HOUZEAU pour remplacer M. le capitaine LIAGRE, en vous fesant [sic] observer que M. HOUZEAU, qui jouit du reste d’une fortune indépendante, ne se contenterait du minime traitement attaché à la place qui lui est offerte qu’en étant assimilé aux autres aides de l’Observatoire. Le titre de surnuméraire a été créé à l’époque de l’entrée de M. LIAGRE parce que ce dernier en effet, en qualité d’officier de l’armée, ne pouvait recevoir de titre permanent.
Quant au nombre de quatre aides, il m’est absolument indispensable pour les travaux de l’établissement, lors même que cessera le système des observations combiné avec les savants étrangers. Les travaux astronomiques n’ont été que trop négligés jusqu’à présent

et le personnel n’est nullement en rapport avec le nombre de nos instruments qui demeurent improductifs pour la science et pour le pays.
Pour faire cesser ce déplorable état de choses, je n’ai pas craint, Monsieur le Ministre, d’abandonner la voie officielle et de m’adresser particulièrement à vous. Depuis un mois environ une gêne extrême règne dans l’Observatoire, les aides sont surchargés et menacent de devenir malades. Moi-même je suis presque constamment absent pour activer l’importante opération du triple recensement. Il est impossible avec la meilleure volonté du monde, que nous continuions à supporter un pareil fardeau.
Agréez, M. le Ministre, &a