Indemnité supplémentaire pour les aides

Bruxelles, le 11 avril 1855
Monsieur le Ministre,
Comme j’ai eu l’honneur de le faire connaître, par mes lettres précédentes, tous mes efforts pour trouver une [sic] aide observateur qui me présentât quelques garanties sont restées [sic] sans effet depuis plusieurs années. Il en résulte un arriéré considérable dans nos travaux, particulièrement dans les publications.
Pour aller au plus pressé et pouvoir faire paraître au moins les résumés des observations, j’ai dû, dans la dernière partie de 1854, faire travailler extraordinairement quelques-uns de mes aides. M. BLANPAIN a fait les observations météorologiques de l’aide observateur qui nous manque. MM. GRÉGOIRE et MARCHAL ont travaillé extraordinairement, le soir, aux tableaux météorologiques.
Pour ce qui concerne la mise en ordre des observations climatologiques qui me sont parvenues des écoles d’agriculture de l’État, et des stations libres créées dans les derniers temps, j’ai dû recourir également à un auxiliaire. J’ai employé à l’essai un jeune étudiant de l’Université de Bruxelles, M. Guillaume VAN NEUSS, en me réservant de vous le recommander plus tard, s’il répondait à mon attente.
Ces moyens m’ont du moins permis de publier les résumés des observations, à la vérité six mois plus tard que d’habitude.
La plus grande partie du traitement de l’aide qui m’a manqué, reste disponible. Je viens vous proposer, Mr le Ministre, de la partager entre ceux qui ont fait la besogne de cet aide. Je crois que vous regarderez ce partage comme parfaitement équitable.
Je ne dissimulerai cependant pas combien il m’est pénible de devoir recourir depuis plusieurs

années à de pareils expédients pour ne pas laisser les travaux complétement en souffrance, et en effet ces écritures supplémentaires ne comprennent que la partie la moins importante des travaux que l’aide observateur aurait à exécuter.
Le partage que j’ai l’honneur de proposer serait est le suivant :
M. BLANPAIN, aide mécanicien fr. 300.00
M. GRÉGOIRE 300.00
M. MARCHAL 300.00
M. Guillaume VAN NEUSS 450.00

Ce dernier est venu travailler pendant près de cinq mois de 9 heures à 4 heures ; je ne puis que me louer de son zèle et de son activité, sans pouvoir néanmoins le recommander pour des observations auxquelles il est complétement étranger.
Le travail qu’il avait à faire ne concerne pas l’Observatoire, mais les écoles d’agriculture et les stations météorologiques libres ; il semblerait donc naturel de proposer de prendre plutôt l’indemnité sur les fonds d’encouragement pour les sciences. J’ai cru néanmoins que la liquidation pourrait vous paraître plus facile par le moyen que je propose, parce que peut-être le fond[s] pour l’encouragement se trouve épuisé.
Agréez &a…

Datum: 
woensdag, 11 april, 1855 - 00:00
Geschreven door: 
A. Quetelet
Gericht aan: 
Pierre De Decker, ministre de l’Intérieur
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