Proposition de budget, besoins en personnel

Je viens de lire avec un chagrin très grand l’article du Moniteur qui rend compte du budget de l’Observatoire. Il m’est d’autant plus pénible qu’il serait exact jusqu’à certain point, s’il était vrai. Permettez-moi de vous soumettre les réflexions ci-jointes [que] j’ose espérer que vous ne regarderez pas comme inutiles.
Une perte de temps, de ….. [biffé et illisible], des idées propres à relever [suite biffée et illisible] d’autant plus que des erreurs sont faites par des personnes très bienveillantes sans doute, mais qui ne connaissent nullement les difficultés ni les travaux d’un observatoire , l’établissement sans doute le plus mal payé, si l’on excepte son directeur

Observatoire royal
Le budget qui était précédemment de 24 000 a été réduit à 22 000 francs il y a quelques années ; on lui rend son ancienne valeur, en proposant de le réduire comme suit.
Les traitements en 1855 ont été les suivants :
1° le traitement du directeur 8 400 …..
2° [traitement] d’un aide calculateur 1 600 …..
3° [traitement] de deux aides observateurs 2 800 on demande 5 400
4° [traitement] de l’aide mécanicien 1 200 …..
5° [traitement] de la concierge 840 …..

Matériel 7 160 on demande 6 560 17 440 [au crayon]
[au crayon : 17 800 + 6 200 = 24 000] 22 000 24 000

C’est à tort qu’il a été parlé de M[onsieur] MAILLY, aide calculateur, son traitement reste le même.
L’augmentation porte sur les aides observateurs. Ces fonctions sont extrêmement pénibles et exigent des connaissances toutes spéciales. Depuis 4 à 5 ans, un aide observateur me manque, et l’autre, M[onsieur] BOUVY, remplit depuis près de 20 ans ses fonctions qui lui sont accordées plus par dévouement que par spéculation. Cependant, comme il n’observe que deux soirées par semaine, j’ai cru devoir augmenter son traitement pour être à même d’exiger de lui, plus que ce qui se fait actuellement.
Le second aide observateur n’a plus été trouvé depuis. Je crois indispensable d’augmenter le traitement des deux aides, si l’on veut avoir réellement des observations valables. L’Observatoire se trouve dans l’état le plus déplorable, faute d’aides pour le faire valoir.
Le traitement de 3 000 francs dont il est parlé serait en faveur d’un officier du génie qui abandonnerait son grade et les avantages qui y sont attachés. Cet officier est au courant des calculs et sait manier les instruments.
M[onsieur] MAILLY est calculateur et M[onsieur] BOUVY est observateur. Je ne puis que leur demander les travaux qu’ils font consciencieusement l’un et l’autre. L’aide que je demande est à la fois calculateur et observateur, deux qualités qui marchent rarement ensemble.

Datum: 
dinsdag, 1 januari, 1856 - 00:00
Geschreven door: 
A. Quetelet
Gericht aan: 
[Pierre De Decker, ministre de l’Intérieur]
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