Livraison d’instruments pour observations météorologiques à Arlon

À Monsieur Quetelet, Directeur de l’Observatre
Arlon le 28 février 1857
Monsieur,
Je regrette vivement de n’avoir trouvé jusqu’à ce jour, le temps de me rendre à Bruxelles pour prendre les instruments de physique que vous avez bien voulu mettre à ma disposition ; depuis la Noël j’ai vainement cherché à profiter des jours de congé pour entreprendre le voyage, il m’a été impossible de m’absenter et je me suis vu forcé de remettre aux premiers jours d’avril la visite que je désire vivement vous faire.
Les vacances de Pâques me permettront de consacrer tout le temps nécessaire à mon initiation aux méthodes d’observation adoptées dans

l’établissement confié à vos soins.
Dans votre dernière lettre, Monsieur le Directeur, vous ne faites mention que de deux baromètres, dont l’un est destiné à Monsieur l’Abbé et l’autre pour moi ; je désirerais beaucoup obtenir un bon thermomètre, un hygromètre &a, si ces instruments se trouvaient à votre disposition. Peut-être pourrai-je faire usage de quelques instruments que le gouvernement avait mis à la disposition des professeurs des Écoles d’agriculture ; tous ces appareils ont été envoyés, me semble-t-il, à l’Ecole de Thourout, qui pourrait aisément se passer de quelques-uns d’entre-eux.
Livré complètement à moi-même, privé de toutes relations scientifiques, éloigné de Monsieur PLATEAU qui me mettait au courant de toutes les nouvelles concernant les sciences, je me suis estimé heureux de trouver ici les bulletins de l’Académie pour suivre les travaux du premier corps savant du pays ; malheureu-

-sement j’ai eu le regret de constater que l’envoi de ces bulletins se fait très irrégulièrement car il manque plusieurs numéros de l’année dernière.
Je prends la liberté, Monsieur le Directeur, de vous prier instamment de bien vouloir faire usage de votre influence et de recommander plus de régularité dans l’envoi de ces brochures qui, au complet, constituent un ouvrage de prix et dépareillés, n’ont aucune valeur.
Agréez, je vous prie, Monsieur, l’assurance de ma considération la plus distinguée.
[signé] H. Loppens