Entretien des bâtiments de l’Observatoire

Bruxelles, le 7 mars 1850

Entretien des bâtiments

Monsieur le Ministre,

Permettez-moi d’appeler votre attention sur quelques parties de l’Observatoire qui semblent réclamer des réparations urgentes.
Tous les ans, à l’époque de la fonte des neiges, les salles du pavillon oriental de l’Observatoire, où sont déposés les instruments et les livres de l’établissement, sont exposées à des inondations. Déjà nous avons eu à déplorer de notables dommages ; des livres ont été complétement endommagés, et les eaux sont descendues à travers les planchers jusque dans les salles du rez de chaussée.

Cet état de choses tient à ce qu’il n’existe de gouttières que sur une des faces du bâtiment ; les eaux qui s’amassent au-dessus de la bibliothèque doivent faire le tour des toits ; et si elles rencontrent le moindre obstacle sur leur passage, elles se déversent par-dessus les plombs dans l’intérieur du bâtiment. Le placement d’une gouttière sur la face orientale de l’Observatoire ferait cesser ces inconvénients.

D’une autre part, le niveau de la terrasse est si mal établi que les eaux pluviales doivent séjourner le long des murs qui sont constamment humides. Les murs ont dû être réparés, il y a trois ans environ, et ils se retrouvent aujourd’hui à peu près dans le même état qu’auparavant.

L’eau pénètre aussi dans la grande salle d’observation. La charpente qui porte les trappes mobiles est dans un état d’humidité continuel. Les bois peuvent se détériorer ; et si la charpente venait à céder, nous perdrions nos plus beaux instruments.

Permettez-moi encore, Monsieur le Ministre, de saisir cette occasion pour vous demander qu’il soit appliqué une couche de peinture sur le vestibule d’entrée de l’Observatoire. Cette entrée n’est pas digne d’un établissement public, jamais, depuis la construction de l’établissement, les murs n’ont été peints, et il en est de même des portes et fenêtres en communication avec ce vestibule. Je n’ai cessé de réclamer à ce sujet, puisqu’il ne s’agit pas seulement d’un objet de propreté, mais encore d’une condition de conservation.

Agréez, M[onsieur] le Ministre, les assurances de mes sentiments respectueux,

Le Direct. de l’Observatoire.

Date: 
Thursday, 7 March, 1850 - 00:00
Written by: 
A. Quetelet
Addressed to: 
Charles Rogier, ministre de l'Intérieur
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