Dépôt d’instruments à l’Observatoire

[ceci est la minute de la réponse de Quetelet à la lettre du ministre de l'Intérieur du 11 décembre 1852]

Bruxelles, le 20 déc. 1852

Monsieur le Ministre,

Par votre lettre du 11 de ce mois n° 1552/5379 5e division, vous avez bien voulu me rappeler vos lettres antérieures du 23 mars et du 22 novembre, relatives au dépôt des instruments établi à l’Observatoire par l’arrêté royal du 15 mars 1851.

C’est par erreur que j’ai répondu précédemment à une autre lettre du 23 mars concernant les aides ; je n’avais pas sous les yeux celle à laquelle vous demandiez réponse.

J’ai effectivement reçu les instruments dont vous m’avez annoncé l’envoi et dont le Musée de l’industrie a disposé en faveur du nouveau dépôt confié à ma surveillance. Ces instruments, il faut bien en convenir, sont au-dessous du dernier médiocre et peuvent, tout au plus être, mis entre les mains d’un commençant pour lui donner une idée des pièces essentielles d’un graphomètre, d’un sextant ou d’un microscope : ils sont absolument nuls pour la valeur scientifique.

C’est cependant à peu près à ces instruments que se réduit, pour le moment, le dépôt spécial destiné aux jeunes gens qui désirent se livrer à des séries d’expériences dans la vue de s’instruire et d’arriver à des résultats utiles aux sciences d’observation.

Les instruments dont l’acquisition me semble indispensable seraient les suivants :

1. Un théodolite répétiteur
2. Une montre à secondes
3. Deux baromètres Fortin
5. Quelques thermomètres à maxima et minima
6. Un psychromètre
4. Thermomètres de différentes dimensions
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7. Un électromètre Peltier

Le théodolite est un instrument qui se prête à la fois aux besoins de l’astronomie, de la géodésie et de la physique, il est d’un emploi général et manque même à la collection de l’Observatoire. C’est ordinairement au théodolite du Dépôt de la Guerre que j’ai recours quand les officiers de l’École militaire viennent, à la fin de leurs études, pour se former à l’Observatoire au maniement des instruments.

La valeur d’un bon théodolite est de 3 000 francs environ ; j’estime que les autres instruments indiqués pourraient être acquis au prix de 1 200 francs.

Agréez, &a

Date: 
Monday, 20 December, 1852 - 00:00
Written by: 
A. Quetelet
Addressed to: 
Ferdinand Piercot, ministre de l'Intérieur
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