Justification pour le retard dans les réparations d’entretien des instruments

Monsieur Quetelet, Directeur de l’observatoire royal, Bruxelles
Bruxelles, le 15 7bre 1853
Monsieur,
Je me proposais de faire les compléter les réparations d’entretien des instruments, quand j’ai appris qu’il se trouvait, dans les salles, des ouvriers dont les travaux sont incompatibles avec les nôtres ; j’ai alors pensé que qu’il valait mieux attendre qu’ils eussent fini que de faire l’ouvrage en pure perte.
J’ai regretté vivement que vous n’ayiez pas jugé à propos de me faire avertir que l’on devait travailler aux salles ; j’aurais envoyé à l’instant tout le personnel nécessaire pour garantir ou déplacer les instruments et je vous aurais ainsi éviter la contrariété que l’on m’a dit que vous avez éprouvée.
Il est toujours entré dans mes intentions de conserver en bon état les instruments confiés à mes soins et j’ai la persuasion qu’ils se trouvent, après douze années d’exercice, au moins dans d’aussi bonnes conditions que quand je les ai reçus, à part quelques taches de rouille impossibles à éviter et qui disparaîtront quand les réparations seront complétées. J’ai pour principe qu’il faut, autant que possible, éviter aux instruments le frottement qui enlève à chaque fois une partie du vernis et, si la lunette méridienne en conserve encore, c’est grâce à ce principe que mon prédécesseur n’a pas dû assez observer.
J’irai ou enverrai de tems et tems, observer les instruments ; si, entretems, vous aviez besoin de quelqu’un, vous n’aurez qu’à le faire savoir à la maison pour que l’on s’empresse de déférer à vos ordres.
Agréez, Monsieur, les assurances de mon respectueux dévouement.
[signé] A. Beaulieu

Date: 
Thursday, 15 September, 1853 - 00:00
Written by: 
Arsène Beaulieu, aide-mécanicien à l’Observatoire
Addressed to: 
A. Quetelet
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