Observations météorologiques et état de la végétation à Stavelot

Monsieur le Secrétaire perpétuel,

J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint le résumé des observations météorologiques faites à Stavelot, l’année dernière, ainsi que l’état de la végétation dans cette ville, le 21 [courant] ; les observations des phénomènes périodiques du règne animal et celles des floraisons ont dû vous parvenir par Monsieur DE SÉLYS à qui je les avais soumises. J’y joins les observations sur l’état de la végétation à Jemeppe, le 21 [courant] par M. DE BORRE, étudiant en sciences.

La température de l’air a été notée d’après le thermométrographe ; mais vous pourrez remarquer, Monsieur, que toute correction faite, les moyennes sont supérieures à celles à celles qu’a fournies l’observation du thermomètre à boule sèche du psychromètre, la différence est faible, mais elle atteint 2° pour le minimum de l’année. Je ne sais quel est l’instrument défectueux, mais je sais que ce thermométrographe a des index trop peu stables : il ne se passe pas de mois où l’on n’observe, à midi, le maximum en-dessous de la température du jour précédent, ou le minimum au-dessus de la température à six h. du matin. Aussi est-on obligé de noter les extrêmes chaque jour dans l’après-diner et à 6 heures du matin ; et, en outre, on continue les observations d’autres instruments à maxima et à minima au moyen desquels je puis obvier à l’imperfection de l’instrument. Néanmoins, je serais heureux de recevoir un autre à la place ; j’attribue le mouvement des index à leur adhésion à des impuretés du mercure : jamais je n’ai pu les faire changer de place par le mouvement.

J’ai fait parvenir les douze exemplaires des Instructions de l’Académie à quelques personnes sur lesquelles on peut compter diversement. Ce sont MM. BURNOTTE, docteur en médecine à Florenville ; MASIUS, id. à Aubange ; LEROY, propriétaire à Jamoigne ; TARLEZ, instituteur à Virton ; MORRIS, professeur à l’Athénée à Luxembourg ; ceux-ci appartiennent au Luxembourg jurassique ; puis à M. CRÉPIN à Rochefort, DETREZ, contrôleur du cadastre à Malmédy,
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WÉBER, pharmacien à St-Vith ; ceux-ci pour l’Ardenne. Enfin M. CHAPUIS et M. TERQUEM, à Metz, qui chercheront des observations dans leur ville. J’ignorais alors que l’on fesait [sic] des observations à Verviers. J’ai un exemplaire ici ; un autre est chez moi à Stavelot.

Depuis lors, j’ai l’espoir d’obtenir des observations régulières à Arlon, par M. le docteur HAMÉLIUS ; peut-être M. le Baron de WAHA, à Wanne près Stavelot, se chargera aussi d’en faire ; M. DE BORRE en fera à Jemeppe, j’en ai demandé à M. le docteur COLIEZ à Longwy (Moselle), et à M*** [sic] professeur de botanique au petit séminaire de Bastogne. Si vous aviez l’obligeance de me faire parvenir quelques nouveaux exemplaires, je m’empresserais de les adresser à ces Messieurs.

J’ai jeté un coup d’œil sur les observations faites à Habay-la-Neuve, et j’ai été très-satisfait de l’accord trouvé entre elles et celles de Stavelot, notamment pour la quantité d’eau. Vous vous rappelez sans doute que j’ai déjà eu l’honneur d’attirer votre attention sur la quantité d’eau qui tombe en Ardenne.

Veuillez agréer, Monsieur le Secrétaire perpétuel, l’assurance des sentiments de respectueuse considération sur lesquels je reste,
Votre très humble serviteur,

[signé] G. Dewalque

Liège, le 27 mars 1854

Date: 
Monday, 27 March, 1854 - 00:00
Written by: 
Gustave Dewalque, géologue
Addressed to: 
A. Quetelet
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