Dysfonctionnement d'un thermo-métrographe et d'un baromètre

Monsieur le Secrétaire Perpétuel,
J'ai lu avec attention la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'envoyer sous la date du 22 juillet passé, voici quelques réflexions de certains passages de son contenu.
Le dérangement survenu l'hiver dernier au thermométrographe est dû à un développement de gaz et non à un vide qui se serait formé dans le réservoir par suite des gelées extraordinaires du mois de décembre. En plaçant cet instrument dans une pièce dont la température était de 16 degrés, il a fallu trois jours pour que ce gaz fut redissous ; à cette raison, j'en ajouterai encore une autre, c'est que j'ai promené la bulle dans l'intérieur du réservoir et une portion s'étant introduite dans le tube et à un millimètre environ de l'origine de ce dernier, l'alcool s'y trouvait suspendu par suite de cette circonstance que j'ai fait naître moi-même. Je regrette, Monsieur le Secrétaire Perpétuel, que je ne vous ai fait pas connaître ces quelques détails dans la lettre, où je vous mandais le dérangement qui était survenu.
Quant au baromètre, j'avais remarqué depuis assez longtemps cette dépression, elle date d’après 1851, à cette époque elle n'était pas si sensible, quoiqu'elle
allait en augmentant pour atteindre son maximum qui est de 4mm,70. Mr JASPAR ayant examiné cet instrument, et m'ayant assuré qu'il était en bon état, j'ai continué les observations comme par le passé. M'étant rendu, à la suite de votre lettre du 22 juillet, à l'Université pour y prendre la hauteur à l'un des baromètres de cet établissement, placé dans les mêmes circonstances que le mien, j'ai trouvé cette hauteur de 4mm,70 plus élevée. Cette circonstance m'a indiqué que mon instrument était dérangé. En le vérifiant moi-même, je me suis assuré qu'il avait une bulle d'air logée à la partie supérieure, et je l'ai expulsée en suivant les instructions consignées dans vos bulletins. Comment cet air s'est-il introduit, comment s'est-il développé successivement, là-dessus je ne saurais vous communiquer aucun renseignement. Les hauteurs étant du reste déterminées en affleurant les bords inférieurs du curseur.
J'ai reçu par l'intermédiaire de Mr SACRÉ l'udomètre que vous me destiniez.
Avant de clôturer cette lettre, je crois qu'on pourrait prendre 4mm,70 pour corrections des hauteurs de 1852 et 1853 et du premier semestre de 1854. Je vous prierai de prendre une décision à cet égard.
Veuillez, Monsieur le Secrétaire-perpétuel, à l'hommage de mon profond respect [sic].
Liège, 3 août 1854
[signé] D. Leclercq
P.S. Pardonnez-moi le grand négligé de cette lettre, mes occupations me laissent bien peu de temps. D.L
À Monsieur A. Quetelet, Secrétaire-Perpétuel de l'Académie Royale de Belgique, etc. etc. etc. à Bruxelles

Date: 
Thursday, 3 August, 1854 - 00:00
Written by: 
Désiré Leclercq, professeur
Addressed to: 
A. Quetelet