Sur sa participation aux expositions et la suppression de son emploi

L’indifférence qui m’a été montrée, par le Département de l’Intérieur, après le résultat de l’Exposition de Londres, m’avait fait prendre la résolution, ainsi que j’ai eu l’honneur de vous le dire ce matin, de ne plus me présenter à aucune Exposition, qu’elle soit étrangère ou nationale.
Je ne vous cacherai pas, Monsieur, que j’ai été également froissé de la manière toute dénuée de formes avec laquelle on a supprimé mon emploi à l’Observatoire ; on devait donner à cette mesure le caractère d’une démission honorable, on en a fait une véritable révocation. Je m’en suis plaint à Mr le Secrétaire-général STEVENS et il m’avait promis de me donner satisfaction : je suis encore à attendre l’effet

de cette promesse.
Que le Département de l’Intérieur répare immédiatement les deux actes d’injustice qu’il a posés à mon égard et je ferai à l’instant tout ce qui dépendra de moi pour donner un peu plus de relief à l’exhibition des instruments de précision.
Mais, avant d’avoir vu au Moniteur l’arrêté qui me confère la décoration, je vous dirai franchement, Monsieur, que je devrai persister dans mon abstention.
J’ai, du reste, la prétention de croire que ce que je demande n’est pas de nature à embarrasser le Département de l’Intérieur et qu’il trouvera fort facilement les considérants de son arrêté. Je ne crois pas avoir besoin de rappeler les titres que j’ai, depuis

longtemps, à une marque de sympathie du Gouvernement de mon pays.
Je saisis cette occasion pour vous renouveler, Monsieur, les expressions de mon plus sincère dévouement.
[signé] A. Beaulieu
Bruxelles, ce 11 mars 1855