Aide financière accordée aux employés de l’Etat touchés par la crise (circulaire)

Ministère de l'Intérieur
7e Division
Nos 858/7958 B
1 Annexe
[note au crayon] Répondu le 21 9bre en envoyant des renseignements relatifs à la position de M. BLANPAIN et de la veuve HERO
À Monsieur le Directeur de l'Observatoire
Bruxelles, le 19 9bre 1855
Monsieur le Directeur,
La cherté des denrées alimentaires et le prix exorbitant de tous les objets de première nécessité avaient déterminé le Gouvernement à réclamer de la législature un crédit de 400 000 francs, destiné à venir en aide aux Employés inférieurs de l'Etat, dont le traitement ne dépassait pas 1 000 francs. Les Chambres ont accueilli cette proposition avec empressement, et l'on a été ainsi à même d'alléger les souffrances d'un certain nombre d'employés.
Loin de s'améliorer, la situation s'est aggravée. Le prix des denrées, déjà si élevé l'année dernière, s'est accru encore dans de fortes proportions.
Le Gouvernement a pris cette situation en considération, mais dans les circonstances actuelles, ce n'est que par des mesures provisoires que l'on peut venir en aide aux Employés inférieurs ; cependant cette répartition pourrait être étendue à un plus grand nombre d'Agents. Ainsi, au lieu de restreindre les secours aux Employés dont le traitement n'excède pas 1 000 francs, on pourrait faire

participer à la distribution :
1° Les employés mariés ou veufs avec enfants et les célibataires ou veufs sans enfants qui, ayant de proches parents avec eux, sont considérés comme Chefs de ménage, et dont le traitement est inférieur à 1 400 francs ;
2° Les employés célibataires ou veufs sans enfants n'étant pas chefs de ménage, et dont le traitement est inférieur à 900 francs.
Afin de me mettre à même de fixer la somme à demander à la Législature, je vous prie, Monsieur le Directeur, de vouloir bien consigner dans un état conforme au modèle ci-annexé, tous les renseignements propres à éclairer le Gouvernement sur le mode de répartition que l'on se propose d'établir. Il y aura lieu de dresser un état distinct pour les employés et pour les ouvriers-journaliers.
De cette répartition seront exclus les employés qui se trouvent notoirement dans une position de fortune telle qu'ils peuvent se passer de secours. Ces données devront être inscrites dans la colonne d'observations de l'état à fournir, dans lequel on portera indistinctement tous les employés qui ne jouissent pas d'un traitement de 1 300 francs.
Vous voudrez bien m'adresser ces renseignements au plus tard trois jours après la réception de la présente circulaire, pour que je puisse comprendre les propositions que vous aurez à me faire, dans la somme à demander à la Législature.
Le Ministre de l’Intérieur
[signé] P. De Decker

Date: 
Monday, 19 November, 1855 - 00:00
Written by: 
Pierre De Decker, ministre de l’Intérieur
Addressed to: 
A. Quetelet
Image: