Départ de Jean-Baptiste Liagre, engagement de Jean-Charles Houzeau, traitement d’Edouard Mailly

[À] Monsieur le Ministre de l'Intérieur
Bruxelles, le 19 juin 1846
Monsieur le Ministre,
Je viens d’être prévenu par M. le Général CHAPELIÉ que M. le Ministre de la Guerre a pris un arrêté par lequel il attache à l’École Militaire en qualité d’inspecteur des études, Mr le capitaine LIAGRE, qui se trouvait actuellement aide à l’Observatoire royal en qualité d’aide pour les observations.
La mutation un peu brusque de cet officier qui, par son zèle et ses connaissances, me rendait des services réels, me sera très sensible ; elle me mettrait même dans l’impossibilité de continuer les observations qui se font régulièrement, nuit et jour, pour la météorologie et la physique du globe, si M. HOUZEAU qui, depuis un à deux ans, m’a aidé dans différents travaux, ne consentait à prendre la place de M. LIAGRE.
Je viens donc vous prier, Monsieur le Ministre, de vouloir bien nommer M. HOUZEAU (de Mons) aux fonctions de M. LIAGRE, avec le traitement de 1 400 francs que recevait ce dernier. M. LIAGRE touchait

cette somme comme indemnité, sa qualité de capitaine du génie ne lui permettant pas de recevoir un titre et un traitement incompatibles avec ses fonctions militaires.
Douze cents francs lui avaient été assignés d’abord. Et, depuis deux à trois ans, il recevait un supplément de deux cents francs. Ce supplément n’a pas encore été payé pour le premier semestre de cette année ; je vous prierais, Monsieur le Ministre, de vouloir bien lui faire payer les cent francs qui lui seront dus à la fin de juin ; comme aussi d’accorder à M. MAILLY la continuation de l’indemnité de deux cents francs.
J’ose à ce sujet vous rappeler les demandes que j’ai successivement adressées, dans le cours des années précédentes, pour que le traitement de M. MAILLY eût une valeur déterminée et fût fixé à 1 600 francs, j’avais demandé même une somme plus forte qui me semble méritée sous tous les rapports [ces deux derniers paragraphes ont été ajoutés par après].
En ce qui concerne M. HOUZEAU, je crois inutile d’ajouter que je ne le propose que parce que je suis persuadé qu’il satisfait à toutes les conditions, par sa moralité et ses connaissances. Il a déjà eu l’occasion de faire à l’Académie Royale différentes communications qui ont été favorablement accueillies.
Si, comme je l’espère, vous acceptez mes propositions, je vous prierais de faire dater la nomination de M. HOUZEAU du 30 de ce mois, époque où M. LIAGRE finira son service à l’Observatoire.
Agréez &a
Je saisis cette occasion pour vous prier de faire