Envoi d’instruments

note de Quetelet au crayon janv. 1847
Monsieur,
Je n’ai pas encore été à même, jusqu’aujourd’hui, d’expédier les instruments météorologiques de Liège ; la faute en est à M. BUNTEN qui m’a fourni, pour psychromètres, des thermomètres qui n’ont pas, tous, été faits consciencieusement. Après en avoir monté successivement deux paires, et effacé deux fois la division, je suis occupé à essayer la troisième paire et j’espère, cette fois, ne pas travailler en pure perte, les deux thermomètres marchant d’accord.
J’ai l’honneur de vous faire remettre l’éléctromètre de Peltier et le thermomètre dont on devra se servir en attendant que j’aie pu obtenir les

thermomètrographes de M. BUNTEN. Je n’ai pas voulu envoyer ces instruments sans vous les avoir soumis, ne sachant pas s’ils ne doivent pas être comparés avec ceux de l’Observatoire. L’udomètre est aussi terminé ; si vous voulez le voir, je vous l’enverrai.
Il paraît que ces messieurs de la Marine sont décidés à ne pas accepter d’instrument qu’il n’ait été trouvé bon à l’Observatoire ; un aspirant veut acquérir le sextant ci-joint à condition d’avoir cette garantie. Quoique ceci soit une affaire toute privée et que, par conséquent, il puisse être indiscret de disposer de vous, ainsi que j’en

ai fait l’observation, connaissant toute l’étendue de votre obligeance, j’ai pensé que je ne risquais rien d’y avoir recours ; j’ose donc espérer que vous voudrez bien le faire examinier et me faire connaître si vous en avez été satisfait.
Veuillez, Monsieur, agréer mes civilités respectueuses.
[signé] A. Beaulieu
Bruxelles, ce 8 janvier 1847