Inspection des écoles d'agriculture, distribution d’instruments

[À] Monsieur le Ministre de l'Intérieur
Bruxelles, 24 mars 1854
Monsieur le Ministre,
Par votre lettre en date du 17 mars, 5e division N°1627/5705, vous m'informez que la suppression probable de plusieurs écoles d'agriculture permettra d'utiliser quelques instruments pour remplacer ceux qui sont détériorés. Cette suppression devrait être, je pense, un motif de plus pour remplacer immédiatement les instruments hors de service, car nous posséderions tout au moins deux années d'observations complètes pour les localités où ces établissements cesseraient d'exister ; d'autre part, en admettant que cinq écoles soient supprimées, il ne resterait encore que le nombre de thermométrographes exactement nécessaires, puisque cinq stations en sont privées pour le moment.

Je vous ferai remarquer, Monsieur le Ministre, qu'il s'agit d'une dépense bien minime puisqu'il suffirait, pour faire disparaitre de fâcheuses lacunes dans les observ[ations], de mettre à ma disposition une somme de deux cents francs environ ; elle me permettrait l'acquisition de cinq à six couples de thermomètres et d'un udomètre, celui de Liège étant hors de service.
[N.B. Le texte de cette page est entièrement biffé]

Quant à l'inspection des écoles d'agriculture, je crois pouvoir désigner comme étant en même [sic] de la faire avec compétence, celui de mon aide qui s'est spécialement occupé jusqu'ici de revoir et de vérifier les observations météorologiques. Les frais qui résulteraient de ce chef ne sauraient être importants et se trouvent en quelque sorte déterminés par l'arrêté réglant les frais de voyage des employés de l'Observatoire.
Cette inspection pourrait être faite en trois voyages comme suit :

1e Tirlemont, Liège et Verviers
2e Gand, Ostende, Furnes, Thourout & Leuze
3e Namur, Ostin, Bastogne, Habay-la-Neuve et Chimay.

La première excursion serait de 2 à 3 jours, la seconde de quatre et la 3e exigerait peut-être 6 à 7 jours, en sorte qu'elles nécessiteraient ensemble une absence totale de 12 à 15 jours.

Agréez
Pour ce qui concerne l'inspection des écoles d'agriculture et des principales stations météorologiques, il importe non seulement que les instruments soient vérifiés soigneusement sur place et que leur disposition soit reconnue bonne, mais il est de toute nécessité que les observations sur des phénomènes naturels, tels que la végétation, soient rendues comparables ; qu'une même personne ait pu se comparer aux autres observateurs pour s'assurer que l'indication de l'époque de la feuillaison, de la floraison, etc. se fait bien identiquement de la même manière partout. Sans ces précautions, il sera toujours impossible de rien conclure sur la différence de climat de nos provinces.

Je me réserve de vous faire ultérieurement des propositions à cet égard, quand l'organisation de cette partie sera définitivement arrêtée. Car, comme j'ai eu l'honneur de vous le faire connaitre dans une lettre précédente, M. le Ministre, il me serait impossible de faire marcher de front tous les travaux de l'Observatoire, et ceux que nécessite la centralisation des travaux relatifs à la connaissance du climat de notre pays et ceux que le gouvernement semble vouloir faire en conséquence des résolutions de la conférence maritime tenue à Bruxelles au mois de septembre dernier. Je ne sache pas [sic] que jusqu'à présent aucune décision ait été prise à cet égard ; je me permettrai de joindre à cette lettre le rapport qui a été fait à l'Académie à ce sujet et que j'ai eu l'honneur de vous transmettre déjà de la part de cette société savante. La plupart des gouvernements représentés à cette conférence, ont déjà organisés les services relatifs à ces travaux scientifiques et tout récemment le gouvernement hollandais à crée l'Institut météorologique à Utrecht ou toutes les recherches devront être centralisées.

Agréez

Date: 
Vendredi, 24 mars, 1854 - 00:00
Écrit par: 
A. Quetelet
Adressé à: 
Ferdinand Piercot, ministre de l'Intérieur
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