Fourniture d'instruments, achèvement de l’Observatoire

[note moderne au crayon] 011b

Mars 1828 [cette date semble avoir été écrite postérieurement]

À Monsieur le gouverneur de la province du B.M. [Brabant méridional]

Monsieur le G.

Je m’empresse de répondre aux questions que vous avez bien voulu m’adresser relativement l’Observatoire de Bruxelles. Vous me faites l’honneur de me demander, en premier lieu, à quelle époque les instrumens astr. commandés à Londres et à Paris pourront être terminés. D’après un contrat passé avec Mr GAMBEY, cet artiste doit remettre au 1er mars prochain le principal instrument de l’Observatoire, la lunette mérid., sous peine de payer 500 fr pour chaque mois de retard. Ce contrat fait par Mr BOUVARD de l’Institut de France a été envoyé par moi à S.E. le ministre de l'Intérieur depuis environ deux mois. Les instrumens anglais ont été également demandés pour l’année prochaine.

Nous possédons du reste déjà quelques instrumens secondaires et nous sommes près d’en recevoir d’autres. M. SABINE vient de m’écrire que le pendule invariable qu’il a eu la bonté de faire construire à Londres va nous être expédié. Ce célèbre navigateur serait venu faire les observations conjointement avec moi si notre observatoire l’avait permis.

M. VAN EWYCK, ad. M. de l’in., a eu la bonté de me prévenir aussi que la pendule astronomique qu’il a commandée [à Amsterdam ?] était achevée ; nous avons déjà en dépôt au Musée un télescope qui nous a été donné par M. le Roi des Pays-Bas.

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Quant à la seconde question qui concerne l’achèvement de l’Observatoire, je me trouve dans l’impossibilité d’y répondre. Quand Sa Majesté, d’après mes vives sollicitations, voulut bien consentir à faire construire un obs. à Bruxelles, elle daigna me désigner pour soigner la partie scientifique et M. WALTER pour veiller à ses intérêts. La Régence, qui ferait de son côté une mise de 10 000 fl. nous proposa son architecte M. ROGET avec qui nous nous empressâmes d’entrer en relation. Pour les besoins de la science à laquelle je m’étais voué, j’insistai sur la nécessité de bâtir une demeure à l’astronome et je proposai à peu près le plan de l’édifice tel qu’on l’exécute. M. ROGET se chargea d’ordonner le tout d’après les règles du goût et de l’art et de faire les devis. Les plans furent adoptés par S.M. et par la Régence qui, depuis, s’occupa entièrement de la construction, elle eut seule affaire avec les entrepreneurs, fixa elle-même l’époque et le mode d’adjudication. Ici finit par le fait la mission que le gouvernement avait confiée à M. WALTER et à moi. La Régence arrêta dans cette adjudication à laquelle j’assistais avec M. WALTER comme simples spectateurs, que le bâtiment serait couvert à la fin de l’année 1827 et terminé en 1828. J’ai désiré depuis intervenir pour les besoins de la science dans différentes parties des constructions, mais j’ai eu encore occasion de m’assurer que ma mission avait fini de fait. Je dressais à cet égard des observations au Ministère de l'Intérieur et j’ai cru devoir prendre depuis le parti de rester passif dans cette affaire, sans négliger d’inviter [de préférence ?] même le gouvernement qui a déjà tant fait pour moi, d’achever entièrement son ouvrage. Ce serait donc la Régence qui pourra vous donner des