Monsieur,
Je m’empresse de répondre à la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’adresser le 8 mai dernier, relativement aux terrains situés dans la direction de la méridienne. Il est deux points sur lesquels je ne saurais trop insister dans l’intérêt de l’observatoire qui m’est confié. L’un est relatif à l’établissement d’une mire, l’autre concerne la hauteur des bâtimens qui doivent clore la rue de l’Observatoire et qui pourraient, s’ils étaient un peu élevés, nuire singulièrement à une certaine classe d’observations astronomiques. Ma crainte relativement à ce dernier point provient surtout de ce que le terrain sur lequel on se propose de bâtir est déjà fort élevé par lui-même. Dans le plan qui m’avait été montré l’année dernière se trouvait le projet de construire une place à l’embranchement des rues de Schaerbeek et de l’Observatoire et j’avais cru pouvoir lever toutes les difficultés en conseillant l’acquisition d’un terrain qui se trouvait au fond de la place ; cette acquisition a été jugée utile et elle a été faite par le gouvernement mais elle a perdu son but depuis que le 1er projet a été écarté, à moins qu’on ne parvienne à faire avec les propriétaires voisins un échange tel qu’on puisse encore disposer du terrain qui doit fermer la rue. J’ai des raisons de croire qu’un pareil échange ne serait point difficile. Il serait peut-être bon de convoquer les propriétaires et de s’entendre avec eux. Si vous adoptiez cette proposition et que vous jugiez que ma présence peut être utile, je m’empresserais de me rendre à vos désirs.
Le 10 mai 1829