[minute de la réponse de Quetelet aux lettres de Van Ewyck du 16 mai 1829]
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[note moderne au crayon] 019
À Mr Van Ewyck, &a
Le 2 juin 1829
Monsieur,
Je joins au mémoire de M. LION, la lettre de Monsieur le Gouverneur de Groningen en même temps que celle de la direction de la Société pour l’avancement des sciences natur[elles] dont j’ai pris connaissance. Il serait sans doute bien désirable que des personnes instruites et zélées voulussent concourir au perfectionnement de la météorologie par des observations nombreuses et exactes et le gouvernement ne saurait mieux faire en ce cas que de procurer les instrumens nécessaires à leurs travaux. Je crois toutefois qu’il est bon [de faire]
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observer que les instrumens acquis pour le compte du gouvernement sont jusqu’à présent en trop petit nombre pour qu’on puisse en envoyer plusieurs dans une même province ; il faudrait peut-être [?] alors négliger plusieurs stations importantes où nous avons trouvé également des personnes disposées à concourir à un système uniforme d’observations. Du reste mon opinion serait que le gouvernement devrait accueillir d’une manière favorable les propositions qui lui seraient faites par les sociétés savantes et par des personnes d’un mérite connu et leur faire délivrer des instrumens comparés avec soin mais sous des conditions équitables.
Comme les instrumens météorologiques ne seraient point destinés à des observations isolées ni à des expériences de pure curiosité, mais qu’ils auraient été acquis dans le but de réussir un ensemble d’observations comparables, faites d’une manière suivie et d’après les méthodes préférées par les savans des différens pays, le gouvernement, avant de les fournir, devrait s’assurer, je crois, que les observations se soumettraient aux conditions 1° d’observer d’une manière suivie pendant tout le cours de l’année, aux heures et d’après les méthodes usitées généralement dans les meilleurs observatoires (9 heu[res] du mat., midi, 3 h. et 9 h. du soir) ; 2° de transmettre annuellement au gouvernement une copie de ces observations. Si ces conditions, après avoir été acceptées, n’étaient pas du tout remplies, le gouvernement se réserverait le droit de retirer les instrumens.
Je crois en conséquence qu’il faudrait commencer par écrire aux sociétés ou aux personnes suivantes pour savoir s’il leur convient de prendre part aux observations et d’accepter les instrumens sous les conditions
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que je viens d’énoncer, tout en leur exprimant combien on attacherait de prix à les voir concourir par leur zèle et leurs lumières à une série d’observations qui pourrait avoir le plus grand prix par son ensemble et par l’identité des instrumens et des méthodes.
[Société de] Groningue demander quels sont les membres qui observeraient
Ostende M. DRUANT, pharmacien
Texel pourrait-on y avoir un observateur
Luxembourg M. NOËL, il a probablem[ent] des instrumens
Bruxelles Observatoire
Zwanenburg Mr X
Maestricht il suffira d’écrire à M. MAERTENS qui a d’excellens instrumens
La Haye Mr LOBATTO
Utrecht Mr
Franeker Mr ERMERINS
Amsterdam Mr
Gand Mr LEMAIRE
Liège Société des sciences naturelles
Le nombre est un peu grand parce que je crains que plusieurs ne voudront peut-être pas se soumettre aux conditions.
J’en viens maintenant à la demande que vous avez bien voulu m’adresser relativement à M. LE FRANCOIS que je ne connais que par des articles très intéressans qu’il a insérés dans la Correspondance. Il me semble qu’il mérite pleinement la faveur de pouvoir subir des examens pour les grades sans être assujetti à suivre des cours préalables aux universités, car il me semble savoir très bien ce qui forme l’objet de ces cours ; je puis
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même dire qu’il manie la géométrie analytique avec élégance.
Je dois m’excuser d’avoir tant tardé à répondre à vos différentes lettres ; ce qui ne m’arrive ordin[airement] pas, mais les embarras d’un déménagement à la campagne combinés avec les occupations de la Commission du haut enseig[nement] qui se réunit presque chaque jour, ne m’ont pas laissé le loisir nécessaire pour soumettre d’abord les thermomètres à quelques épreuves nouvelles. Au moment où j’allais ensuite faire une réponse, M. HERSCHEL est venu me surprendre agréablement et nous avons parlé ces derniers jours presque continuellement ensemble.
Je vous remercie pour la communication que vous avez bien voulu me faire des papiers anglais sur les assurances ; j’aurai soin de vous les remettre aussitôt que je les aurais revu [sic] avec plus d’attention.