Page 1829_0074
[note moderne au crayon] 021
[note en marge] 44" 35.2
Le 1 juillet 1829
À Monsieur le B. Wellens, bourgmestre de B. MM. Le Bourgmestre et échevins de
Avant mon départ pour l’Allemagne, j’ai l’honneur de vous faire parvenir les dimensions des piliers destinés à porter la lunette mérid[ienne], d’après le dessin que M. GAMBEY de Paris vient de m’adresser par l’intermédiaire de M. BOUVARD. Les dimensions indiquées sur le papier ci-joint devraient être exactement observées. Les deux parties figurées en haut représentent les project[ions] horizont[ales] des colonnes. La long[ueur] foc[ale] de la lunette est de 7 P[ieds] 8 p[ouces], dont la moitié est de 3 P[ieds] 10 p[ouces] ou 1m,25. Ainsi la colonne ayant 1,455 [?] de hauteur, la lunette dirigée au zénith, l’oculaire ne serait au-dessus du sol que de 0mm,20. L’artiste français suppose qu’on pratiquerait un escalier au-dessous de la lunette comme on a fait à Paris. Cette disposition est peu commode et je préfère celle des Anglais. En conséquence il suffirait de faire passer le plan horizontal sur lequel on marche, et qui doit être indépen[dant] du massif, 45 40 centimètres plus bas que dans le dessin, ce qui donnerait aux piliers une hauteur de 1,855 au-dessus du sol.
Ces piliers d’une pièce chacun devraient être des pierres choisies avec soin : leur base serait encastrée dans une autre pierre de grande dimension fesant [sic] système avec eux et reposant sur le massif. Le plancher horizontal sur lequel on marche ne devrait tenir en rien au massif ni aux piliers de la lunette.
Je donnerai plus tard le dessin de l’artiste anglais pour le cercle mural ; on peut cependant très bien dresser dès à présent les piliers de la lunette méridienne du côté occidental [surchargé par : oriental ?] de la salle, à moins que M. ROGET ne préfère attendre mon retour pour les mettre en place mais on pourrait toujours les choisir et les tailler. Je prierais aussi instamment de faire placer les fenêtres et les volets dans toute la partie moyenne de l’Observatoire. Je pourrais y placer pour l’hiver différens instrumens qui souffrent
[page 2]
beaucoup dans le petit pavillon voisin. J’ai également un télescope qui était d’abord à la Cour et que la commission du Musée m’a engagé à retirer ; je dois pendant mon absence le mettre en dépôt au Ministère. J’ai moi-même dans ma maison beaucoup d’instrumens en dépôt. Je viens d’apprendre encore que la pendule qui nous est destinée est envoyée à Utrecht faute de local. Enfin la lunette mér[idienne] est terminée depuis deux mois et probablement déjà payée. Quelques-uns de nos instrumens restent également déposés à Londres chez le cap[itaine] SABINE qui s’en sert actuellement à l’observatoire de Greenwich. J’ose vous supplier, Monsieur, dans l’intérêt de la science et surtout de nos instrumens, de presser l’achèvement de la partie moyenne de l’Observatoire. Je me suis adressé à vous, Mr le Bourg., parce que vous m’avez fait l’honneur de me dire que je devais en user ainsi pour ce qui concerne la construction de ce bâtiment.
J’observerai encore que les fenêtres vers l’est et l’ouest dans la partie orientale du bâtiment se trouvent actuellement murées ; il faudrait qu’il y en eût au moins une d’ouverte de chaque côté pour les observations des occultations, l’on pourrait ouvrir à l’orient une des fenêtres murées dans la salle des instrumens et une autre à l’occident dans la salle qui servira d’amphithéâtre. J’ai remarqué aussi que toute cette aile du bâtiment ainsi que les deux cabinets attenans à la chambre des instrumens méridiens n’avaient pas de cheminées, cependant on ne peut pas supposer [que] pendant les nuits d’hiver les observateurs doivent rester sans feu. Je suppose que M. ROGET a l’intention d’établir des calorifères ; il me semble au moins qu’il me l’a dit mais j’ai cru bon de rappeler votre attention sur cet objet.