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Monsieur,
Les instruments sont prêts depuis longtems, à l’exception du thermométrographe de BUNTEN. J’ai, chaque fois, des désagréments avec ces instruments ; ils ne me parviennent qu’en mauvais état, je suis toujours obligé de les renvoyer et, comme je ne peux confier ces commissions qu’à des personnes sûres et qui veulent bien s’en charger, vous concevrez facilement les retards qui en résultent. Pour la seconde fois, je dois retourner ceux que j’avais fait revenir et dont l’un était destiné à la collection que vous m’aviez commandée ; il est impossible de s’en servir tels qu’ils sont.
Je ne sais si cela tient au constructeur ; cependant je serais assez disposé à le croire et je suis décidé à essayer à la première occasion d’un autre fabricant dont on m’a parlé avec éloge. Il me paraît que depuis la mort de Mr BUNTEN père, ce qui vient de cette maison n’est plus fait avec autant de soin et d’exactitude.
Le baromètre-Ernst a déjà été en observation à l’Observatoire ; veuillez avoir l’obligeance de dire si vous voulez avoir le psychromètre et l’électromètre de Peltier.
Sur les indications de Mr WHEATSTONE, j’ai fait beaucoup d’essais pour modifier ce dernier instrument et, entre autres, remplacer le tube de verre et la gomme-laque
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par du Gutta-percha, soit pur, soit mélangé à la gomme-laque. Je n’ai pas obtenu un bon résultat quant à l’isolement, et j’ai été obligé d’en revenir à la construction primitive.
Afin de ne pas prolonger plus longtems le retard, bien indépendant de ma volonté, qui est apporté à la livraison des instruments en question, je vous proposerai, Monsieur, de remplacer provisoirement le thermométrographe par un bon thermomètre qui a servi, dans le principe, à Mr LECLERCQ, par suite de la même cause. Si vous n’y voyez pas d’inconvénient, je vous prierai de m’indiquer l’adresse à laquelle je devrai faire l’expédition, après, toutefois, vous avoir soumis les instruments que vous voudrez revoir.
On m’a dit que des observations semblables auraient lieu dans les Écoles d’agriculture créées récemment ; si j’étais sûr d’avoir à fournir les instruments nécessaires, je pourrais déjà me mettre en mesure pour les baromètres et les thermométrographes, car ce sont ces deux instruments qui sont cause qu’il faut aussi longtems pour effectuer la livraison. D’un autre côté et pour les seconds, surtout, comme ce sont des objets que je ne place que dans les cas comme celui-ci, je courrais le risque de les garder fort longtems en magasin, si je m’en approvisionnais
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sans avoir la certitude ou du moins une forte probabilité de placement prochain.
Je saisis cette occasion pour vous dire un mot relativement aux télégraphes électriques qui, d’après le Moniteur, doivent être en activité le 1er 8bre prochain. Vous savez, Monsieur, mieux que personne le tems qu’il faut pour construire des appareils où tout est main-d’œuvre et vous vous serez, par conséquent, déjà rendu compte de l’insuffisance du tems qui pourra être accordé pour la construction. Je ne puis donc pas concilier cette circonstance avec l’intention sans doute bien arrêtée de la Commission de donner la préférence aux constructeurs belges ; quoiqu’il en soit je sais que leurs intérêts ne peuvent être en de meilleures mains que les vôtres et, pour ma part, je me confie entièrement à votre patriotisme.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur,
Votre dévoué serviteur
[signé] A. Beaulieu
Ce 9 juillet 1850
P.S. Je vous fais remettre deux thermométrographes ; j’en ai quatre semblables ; vous verrez que je suis bien innocent du retard ; ils ont déjà fait deux fois le voyage de Paris, il n’y en a pas un qui peut servir.