Budget de l’Observatoire pour 1844, position de Jean-Baptiste Liagre

[ceci est la minute de la réponse de Quetelet à la lettre du ministre de l'Intérieur du 22 avril 1844]

Bruxelles, le 27 avril 1844

[NB : suivent de courtes annotations indéchiffrables]

Monsieur le Ministre,

J’ai l’honneur de vous accuser réception de votre lettre du 22 de ce mois n° 2176, 6e division, à laquelle était jointe une copie du budget de l’Observatoire pour 1844, et les expéditions des deux arrêtés relatifs à une augmentation de traitement pour Mr BOUVY l’un de mes aides et à une indemnité pour M.M. MAILLY et LIAGRE BEAULIEU.

Je dois avant tout vous remercier, Monsieur le Ministre, pour la majoration de 2 000 francs que vous voulez bien accorder à l’Observatoire. C’est une nouvelle preuve un nouveau témoignage de votre sollicitude en faveur de cet établissement dont la direction m’est confiée.

J’ose espérer qu’avec l’appui que vous voulez bien m’accordez, je me trouverai désormais à même de coordonner et de publier les documents intéressants qui ont été recueillis à l’Observatoire depuis plusieurs années.

Vous n’avez pas cru devoir recueillir entièrement la proposition telle que j’avais eu l’honneur de vous la soumettre en faveur de mes aides. J’en éprouve des regrets d’autant plus vifs que mes propositions étaient extrêmement modérées [corrigé ensuite : ma demande était extrêmement modérée]. M. BOUVY seul a reçu une augmentation de traitement ; et de faibles indemnités ont été allouées à MM. MAILLY et BEAULIEU.

J’ignore encore quelle mesure vous adopterez à l’égard de M. LIAGRE, bien que la fixation du chiffre pour le personnel, me fasse craindre qu’il

que cet aide, dont j’ai lieu d’être extrêmement satisfait ne soit seul frappé d’une exception qui me serait extrêmement très pénible et que vous regarderiez certainement comme peu méritée, M. le M{inistre], si vous saviez tous les services qu’il rend à l’Observatoire.

M. LIAGRE reçoit à la vérité un traitement comme officier de l’armée, et mais comme répétiteur à l’École militaire il a aurait droit à une indemnité de 800 fr, mais comme j’ai fait observer que l’excédant de cet[te] indemnité pour et cette indemnité, il ne la reçoit pas justement à cause du subside qu’il reçoit qui lui est accordé à l’Observatoire. De sorte qu’en définitive il n’aurait n’a que 400 francs pour tous les services qu’il rend à cet établissement.

Sous le rapport du mérite et de l’exactitude, M. LIAGRE ne le cède à aucun des autres aides ; sous le rapport de la position, puisque c’est cet élément qui a été semble devoir être pris en considération, il est dans un état très inférieur aux autres. Car M. LIAGRE, seul de tous les aides, est père de famille, et il ne reçoit que le modeste traitement de lieutenant de l’armée.

Vous m’excuserez sans doute, M. le Ministre, d’insister aussi longtemps sur le même objet ; mais vous apprécierez mieux que personne que la plus stricte équité peut seule m’assurer la confiance et le dévouement que je dois trouver dans mes aides ; et je dois craindre avec raison que M. LIAGRE ne

[paraphe de Quetelet marquant la fin de la minute]