[note moderne au crayon] 1835 015/II
Monsieur le Ministre,
De tout temps la régularité des horloges publiques a été un besoin, mais jamais, peut-être, le besoin ne s’est fait autant sentir qu’aujourd’hui, qu’on a contracté l’habitude de diviser le temps avec précision surtout dans cette ville, ou se traitent tant d’affaires importantes. Cependant Bruxelles est loin d’offrir les objets qui y sont propres, au contraire les déviations continuelles de ses pendules publiques, nous exposent
1° à manquer des affaires.
2° aux sarcasmes de nos voisins les anglais et les français, qui depuis long-temps en ayant senti la nécessité, ont établi des régulateurs.
3° nos horlogers, aux reproches de nos cliens, sur l’irrégularité de leurs pendules et montres, occasionnée par les écarts trop fréquens de l’horloge de la maison de ville, d’après laquelle ils se règlent.
Nous croyons donc, Monsieur le Ministre, qu’il serait urgent d’établir un régulateur & un cadran solaire où nous pourrions aller nous assurer de sa marche au moyen des tables d’équation, par là on pourrait obtenir un seul & même temps moyen dans la ville & ses environs.
Il serait même désirable, Monsieur le Ministre, que l’on déterminât dans l’intérêt de la science, l’égalité d’heure entre les principales villes du royaume, rien ne prêtant plus au ridicule que de voir une différence de 20 minutes et plus souvent entre Bruxelles, Anvers et Liège.
[page 2]
Il est inutile, Monsieur le Ministre, de nous étendre davantage sur l’utilité de ces deux objets ; nous espérons qu’appréciant notre demande, vous avez égard aux réclamations de ceux qui ont l’honneur d’être, Monsieur le Ministre,
Vos très humbles et très obéissants serviteurs
Bruxelles, le 21 Nov. 1835
[signé]
D. Switser, M. Mertens, Gigot, Haseleer, Robillard, Vandedrinck, L[ou]is Wilgot, Honorez